Le KOBUDO, c'est quoi?
du karaté mais pas les mains vides ...
Le kobudo (Ko= ancien, Budo= voie martiale) est un art de combat qui utilise des armes traditionnelles associées aux arts martiaux japonais. En somme, si le karaté est un art martial qui utilise uniquement le corps (art de la main vide), le kobudo utilise les armes comme une prolongation du corps.
Il existe de nombreux kobudo différents, en fonction de la région d'origine, de la discipline pratiquée, du type d'armes utilisées ou même du maître qui l'a enseigné. Le kobudo enseigné dans notre école est le kobudo d'Okinawa. Les armes utilisées sont parmi les plus connues, à savoir le bo (bâton long d’1.80 m), le tonfa (qui a inspiré la matraque américaine en T), le saï (petite pique à trois dents) et le nunchaku (popularisé par Bruce Lee).
Les origines
On distingue aujourd'hui 2 courants principaux dans le kobudo: l'un est originaire de l'île d'Okinawa, comme le Karaté, auquel il est étroitement lié, et l'autre est originaire de l'île principale du Japon (Honshu).
Le KOBUDO du JAPON
L'éducation martiale réservée à l'élite japonaise comme les samurais ou certains moines comprenait principalement l'étude du sabre ainsi que d'armes complémentaires telles que la lance et le bâton, tous trois de différentes longueurs. Aujourd'hui, le kobudo japonais recouvre différents arts martiaux lorsqu'ils sont pratiqués avec ce type d'armes, principalement le jiu-jitsu, ou même l'aikido.
Les KOBUDO des ILES RYU KYU (région de l'île d'OKINAWA)
Dans les îles du sud de l'archipel du Japon et notamment à Okinawa, plusieurs édits émanant des autorités, ont interdit la possession et l'usage des armes tranchantes et ce à diverses reprises depuis le 15è siècle. La nécessité de se défendre contre les pirates ou les envahisseurs explique pourquoi la population a dès lors développé un art martial de défense à mains nues (le karaté) ainsi que le maniement de nouvelles armes à partir d'outils agricoles (le kobudo d'Okinawa). Depuis toujours, le karaté et le kobudo sont donc intimement liés. D'ailleurs, maître Gishin Funakoshi (le fondateur du karaté moderne) a enseigné le Bo et le Sai dans certaines universités du Japon. Contrairement au kobudo japonais, le kobudo d'Okinawa ne fut pas réservé à l'élite. Il se développa et fut enseigné en secret, à de petits groupes d'individus, parmi toutes les classes sociales de la population.
Les armes du kobudo d'Okinawa
Les armes utilisées dans le kobudo d'Okinawa sont essentiellement des armes issues de l'adaptation d'outils agraires à des fins martiales. Dans notre école, nous enseignons le bô (arme commune au kobudo du Japon et d'Okinawa), les tonfa et les sai. Il en existe beaucoup d'autres comme le Kama (la faucille), l'Eku (provenant d'une rame), ou le sansetsukon (grand fléau à trois branches).
Le sansetsukon
Le tonfa, utilisé par paire, il s'agissait d'une poignée destinée à faire tourner une meule.
L'eku
Le bô est un bâton de 1.80m.
Le kama
Le sai, utilisé par paire, ce trident permettait de saisir de petites bottes de foin
Le nunchaku, était à l'origine un fléau à deux branches pour battre le blé
La pratique
Comme en karaté, l'apprentissage du kobudo comprend une partie de kihon (mouvements répétés seuls), de kumite (exercices avec partenaires) et de katas (enchaînements de différents mouvements se rapprochant d'une chorégraphie à but didactique).
Avec un partenaire, les armes peuvent même être mixées (par exemple Bô contre Tonfa ou Saï contre Bô) ce qui enrichit l’apprentissage par l’augmentation des possibilités techniques. Les combats libres sont très limités vu la dangerosité des armes. Les exercices entre partenaires sont codifiés, donc les mouvements sont connus à l'avance et répétés pour acquérir la fluidité.
On retrouve énormément de similitudes entre le karaté et le kobudo. Les déplacements se ressemblent et les armes sont considérées comme un prolongement du corps. Dans ce contexte, n'importe quel objet à notre portée (un parapluie, un balai,..) peut devenir une arme pour se défendre.
Pour le fondateur de l'école Willy Haynes Sensei qui enseignait les deux disciplines, pratiquer le kobudo permettait d'affiner les techniques de karaté et inversément. On peut donc apprendre l’un ou l’autre mais plus on diversifie ses connaissances (à condition de faire preuve de rigueur dans l'apprentissage), plus on progresse dans la voie du Budo.
KATA de Bô (Kihon ichi no kata)
KATA de NUNCHAKU
Où et quand pratiquer?
Au sein de la Haynes Budo School, le Kobudo est enseigné :
le MARDI au TSK - Neder-Over-Heembeek Dojo de 18h45 à 19h30, peu avant le cours de karaté, dans la Salle de Réunion (avant la cafétéria)
lors de cours d'initiations ponctuels ou de stages spécifiques.
Instructeur Kobudo
Marc Degreef
3ème DAN Karate
5ème DAN Tai-Jutsu
Bô, kihon